La justice espagnole s’empare d’une plainte pour génocide au Tibet
Par Europe1.fr / le 05.08.08
Alors qu’une plainte pour génocide avait été déposée à Madrid contre sept responsables politiques et militaires chinois après la répression des troubles de la mi-mars au Tibet, la justice espagnole s’est déclarée compétente mardi pour l’instruire comme tous les dossiers de génocide et de crimes contre l’humanité au motif que "le principe de juridiction universelle prime sur l'existence ou non d'intérêts nationaux". Pékin assure de son côté qu'un seul Tibétain a été tué par les forces de sécurité et que les émeutiers ont eux tué 21 personnes.
Depuis 2005, la justice espagnole s'est donnée une compétence universelle en matière de génocide et de crimes contre l'Humanité, au motif que "le principe de juridiction universelle prime sur l'existence ou non d'intérêts nationaux". Mardi, elle a accepté d’instruire une plainte pour génocide déposée à Madrid et qui concerne la répression des troubles à la mi-mars au Tibet.Cette plainte déposée par le Comité de soutien au Tibet et deux autres associations pro-tibétaines, vise sept responsables chinois, dont le ministre chinois de la Défense, Liang Guanglie.
Les plaignants estiment que la répression des troubles au Tibet par les autorités chinoises, à partir du 10 mars dernier, est constitutive "de crimes contre l'humanité par élimination systématique et généralisée de Tibétains, de blessures graves, tortures et disparitions forcées". Selon les plaignants, il y a eu "une attaque généralisée et systématique contre la population civile tibétaine, causant au moins 203 morts, plus de 1.000 blessés graves et 5.972 arrestations illégales et disparitions". De leur côté, les autorités assurent qu’un seul Tibétain a été tué par les forces de sécurité et que les émeutiers ont eux tué 21 personnes. Selon Pékin, ces violences auraient été orchestrées par le dalaï lama pour saboter les jeux Olympiques de Pékin.
Une autre plainte concernant les autorités chinoises est déjà en cours d’instruction en Espagne. Elle vise l'ancien président chinois Jiang Zemin, l'ex-Premier ministre Li Peng et cinq présumés responsables de la répression au Tibet dans les années 1980-90 pour "génocide, crimes contre l'humanité, torture et terrorisme contre le peuple tibétain". Les premiers témoins devraient être appelés à comparaître dans ce dossier dès le mois de septembre.
LF